Définition : La pubalgie est un terme « fourre-tout » qui désigne littéralement une « douleur du pubis ». Le pubis est la zone située entre la partie haute du corps et les membres inférieurs et correspond à la face « avant » du bassin.
Il faut savoir que le terme « pubalgie » englobe différents types de pathologies, comme on l’avait vu pour la « talalgie » (cf. article associé ).
Les Causes, de haut en bas par rapport au schéma ci-contre :
- Une souffrance de l’insertion basse du muscle droit de l’abdomen au niveau de la partie superieure du pubis ( groupe musculaire abdominal)
- Une souffrance osseuse de la « symphyse pubienne », que l’on va appeler symphysite pubienne ou « ostéoarthropathie pubienne ».
- Une souffrance des tendons des adducteurs, qui se fixent sur la partie basse du pubis, dont le terme exact sera « tendinopathie des adducteurs » :
- Une hernie inguinale (une partie de la graisse qui entoure le tube digestif et qui ressort par un orifice inguinal trop faible) :
Ou
- une souffrance du muscle ilio-psoas, de type tendinopathie par exemple :
Quels sont les facteurs favorisants de la pubalgie ?
- Les sports tels que le football notamment, puisque la paroi abdominale et les adducteurs sont très sollicités, sur les accélérations, changements de direction brusques, et frappes de balle notamment. La course à pied et le rugby sont aussi pourvoyeurs de « pubalgie »,
- Une raideur des muscles ischio jambiers (muscles de l’arrière de la cuisse), associée à une faiblesse de la paroi abdominale et des muscles obliques ++, qui vont entrainer une bascule du bassin vers l’arrière, et donc une traction vers le haut des adducteurs, qui favorisera une inflammation de l’insertion de ces adducteurs,
- Une hyperlordose lombaire (excès de cambrure),
- Des orifices inguinaux très faibles qui engendrent une faiblesse de la paroi abdominale,
- Des troubles de la posture,
- Défaut d’hydratation suffisante (cf. hydratation du sportif),
- Alimentation déséquilibrée avec excès d’aliments « acidifiants » (cf. équilibre acido-basique)
- L’absence de mise au repos précoce : trop de joueurs continuent à jouer avec la douleur, et perdent ainsi du temps en voulant en gagner car le temps de repos nécessaire pour guérir sera équivalent au temps pendant lequel la douleur est apparue.
Ex : arrêt 3 mois après l’apparition de la douleur nécessitera souvent un arrêt de 3 mois pour obtenir une guérison !
Comment soigner la pubalgie ?
C’est bien cela le problème ! Cette pathologie est très ennuyeuse pour le sportif mais aussi pour le staff médical car on ne sait jamais combien de temps elle va durer et il n’existe pas de traitement « miracle » qui permette de la soigner.
LE TRAITEMENT MEDICAL :
- Repos sportif : il est obligatoire et devra être le plus précoce possible : plus on joue avec la douleur, plus on met du temps à s’arrêter, plus le délai de guérison sera long.. ce délai avoisine souvent les 3-4 mois avec parfois des durées beaucoup plus longues de 6 à 12 mois.
- Antalgiques et anti inflammatoires : totalement inefficaces, ne font que masquer la douleur.
- Infiltrations locales de cortisone : elle soulage mais ne guérit pas. L’exemple de Verratti est édifiant : il a joué 80 mn contre Chelsea au match aller, certainement sous infiltration, mais on ne l’a pas revu sur le terrain depuis.
Elles peuvent même être dangereuses. Rappelons, par exemple, que c’est à la suite d’une infiltration que le Lyonnais Clément Grenier a présenté une infection l’éloignant des terrains pendant plusieurs mois. - Mésothérapie : avec des mélanges contenant de la « calcitonine », des « drainants » et du « silicium », on arrive à obtenir une cicatrisation assez satisfaisante pour les souffrances de l’insertion des adducteurs et de la paroi abdominale, mais là encore, ce n’est pas forcément miraculeux.
- Kiné et rééducation : indispensable, ne serait-ce que pour agir contre la raideur des ischios, des adducteurs, des psoas. Le kiné pourra utiliser les ondes de choc qui sont utiles parfois sur les insertions des adducteurs, le K Tape, la Tecarthérapie, sans certitude de résultat non plus !
- Renforcement de la paroi abdo en respectant la « non douleur », et surtout des muscles obliques de l’abdomen ++.
- Orthèses plantaires par un podologue du sport pour corriger la posture.
- Traitement ostéopathique : pour traiter une dysfonction au niveau du bassin pouvant être en cause.
- La révision de l’hygiène de vie : hydratation, alimentation,sommeil, etc.
- Un bilan dentaire : rechercher une cause infectieuse éventuelle.
- Un bilan sanguin : pour rechercher un syndrome inflammatoire dans le sang, voire des bilans plus approfondis, dits « du stress oxydatif », qui ne sont faits que dans certains laboratoires et non remboursés par la SS.
- Les shorts de contention appelés « shorty strap » : l’intérêt des bandes diagonales est de soulager les adducteurs lors de la course et des entrainements. Ce short est efficace en prévention et en reprise après publalgie, voire en traitement dans une forme mineure et précoce.
LE TRAITEMENT CHIRURGICAL
Il est sans doute le traitement de choix pour les sportifs qui trainent une pubalgie pendant des mois, ou si celle-ci est récidivante, mais à condition que l’indication soit bien posée :
- Le traitement va consister à renforcer la paroi abdominale et les orifices inguinaux. Les chirurgiens qui réalisent cette opération sont formels : si les orifices inguinaux sont faibles, la pubalgie a peu de chance de guérir « toute seule », ou présente de grands risques de récidive, et la solution chirurgicale semble inéluctable.
- Parfois, le chirurgien complète l’intervention par une « ténotomie », qui va consister à couper le tendon du moyen adducteur, pour diminuer la tension. Le muscle sectionné va se « coller » au muscle adducteur le plus proche, et la fonctionnalité sera excellente.
- Le délai de reprise du football après une intervention est entre 2 et 4 mois, en fonction des suites de la chirurgie et de la qualité de la cicatrisation.
EN RÉSUMÉ
Si beaucoup de sportifs trainent une « pubalgie », c’est souvent du fait d’une hygiène de vie défavorable, d’une raideur très importante des muscles qui entourent le bassin associés à une paroi abdominale trop faible, et d’un défaut de repos précoce qui entrainera une guérison lente et fastidieuse, et sur des délais imprévisibles.
Si l’indication chirurgicale se pose car les orifices inguinaux sont trop faibles, inutile d’attendre : le délai de 4 mois pour une reprise du football sera plus court que les délais parfois 3 fois plus longs du traitement médical.
Alors Marco « Verra-t-y » les 1/4 de la Ligue des Champions ? Sûrement !
Sera-il à 100% ? Rien n’est moins sûr…