« TALALGIE », littéralement signifie « douleur du talon » donc c’est un terme générique, qui englobe plusieurs pathologies possibles.
1- Une aponevrosite plantaire
C’est une inflammation de l’aponevrose plantaire, membrane située sous le pied, entre la peau et les tendons et muscles de la vôute plantaire, qui prend naissance au niveau du calcaneus et vient « s’épanouir » en regard de chaque orteil. Cette inflammation est en général provoquée par des sauts, appuis répétés, augmentation de la charge d’entrainement, changement de chaussures, etc..
Le sportif ressent progressivement une douleur sous le talon, à l’effort, le plus souvent à froid ou en début d’effort, douleur qui disparaît après 15- 20 minutes d’effort, mais réapparait à froid, après l’effort, et le lendemain matin au réveil. D’ailleurs, le signe le plus fréquemment ressenti en premier lieu est la douleur du matin au reveil, avec 5 minutes de « dérouillage » avant de marcher normalement.
Après un certain temps et en l’absence de prise en charge précoce, cette douleur devient permanente à l’effort, et peut même occasionner une boiterie à la marche à un stade très avancé.
Les traitements sont les suivants :
- repos sportif, entre 10 jours et parfois 2 à 3 mois en cas d’inflammation sévère, plus on soigne tôt plus vite on guérit
- glace, cryothérapie (froid)
- mésothérapie (3 à 5 séances) : produits anti-infammatoires et décontracturants
- kinésithérapie avec massages et parfois ondes de choc
- semelles orthopédiques
- infiltration de cortisone parfois si le reste n’a pas fonctionné
NB : les anti-inflammatoires en comprimé et en gel sont inefficaces donc inutiles.
2- Une microrupture de l’aponevrose
C’est souvent au même endroit que l’aponevrosite, mais la différence est que des fibres qui constituent l’aponevrose sont rompues, on est donc à un stade plus grave car il faut plus de temps ( de 4 semaines à 3 mois) pour qu’une cicatrisation se fasse sur une microrupture par rapport à une « simple » aponevrosite.
Souvent le sportif ressent une douleur plus brutale, sous le talon, sur un mauvais appui ou un saut, ou lors d’une accélération et cette douleur persiste longtemps,est très localisée, sous le talon le plus souvent, voire à la partie interne de l’avant pied (« dans le creux du pied »).
Le problème est que très souvent les symptômes de l’aponevrosite et de la microrupture sont très similaires, et qu’il est difficile de faire la différence.
Le traitement peut être lui aussi différent, il faut donc être certain du diagnostic.
Pour cela, c’est l’ECHOGRAPHIE du pied qui permettra de faire le diagnostic précis, et donc de traiter de manière plus efficace.
Quel traitement pour la microrupture ?
- repos sportif souvent plus long : entre 30 jours et 3 mois
- glace, cryothérapie (froid)
- mésothérapie (3 à 5 séances) : le mélange n’est pas le même que pour une aponevrosite, on injectera plutôt des produits cicatrisants
- kinésithérapie avec massages mais on évitera les ondes de choc
- semelles orthopédiques
- pas d’ infiltration de cortisone car risque de fragiliser encore plus cette zone
- possible injection de PRP (plasma riche en plaquettes)
NB : comme pour l’aponevrosite, les anti-inflammatoires en comprimé et en gel sont inefficaces donc inutiles.
3- Une fracture de fatigue du calcaneus (os du talon)
Une talalgie peut être liée à une fissure osseuse de surmenage, appelée fracture de fatigue ou fracture de contrainte, ou encore fracture de « stress », sur le calcaneus, os du talon.
Ces différents termes signifient que la fissure ou fracture intervient sur un os sain, mais qui souffre de sur-sollicitation, en général suite à une charge importante d’entrainements.
Le sportif ressent une douleur à type de « clou » dans le talon, qui l’oblige à s’arrêter en général, le fait boiter ou du moins marcher sans poser le talon.
Le diagnostic se fera parfois par une radio mais souvent elles sera normale dans les 15 premiers jours.
Il faut donc, pour faire le diagnostic rapidement, passer une SCINTIGRAPHIE OSSEUSE , un SCANNER ou une IRM ( plus facile à obtenir dans la journée quand on s’appelle « Zlatan » que Mr Martin ! 😉
Quel traitement pour la fissure ? Pas grand-chose à faire si ce n’est être TRÈS patient :
- repos sportif 3 à 6 mois
- décharge (marche avec béquilles ou sur la pointe des pieds) sur les 3 premiers semaines
- semelles orthopédiques
4- Une tendinite d’Achille sur sa partie basse ( insertion sur le calcaneus) avec « bursite »
Le tendon d’Achille venant se fixer sur la partie haute du calcaneus, une inflammation à ce niveau peut se produire.
Il existe, entre le tendon et l’os, une petit poche de liquide appelée « bourse séreuse », qui peut s’inflammer et donner ce qu’on appelle une « bursite ».
Le sportif ressent en général une douleur du talon , mais plutôt sur sa partie arrière et non en dessous, parfois aggravée par le frottement de la chaussure.
Comme l’aponevrosite, il existe souvent une douleur à froid, ou le matin au reveil sur les premiers pas.
Quel traitement pour la bursite ?
- repos sportif entre 10 jours et 2 mois
- glace, cryothérapie (froid)
- mésothérapie (3 à 5 séances) : le mélange n’est pas le même que pour une aponevrosite, on injectera plutôt des produits drainants et anti-inflammatoires
- kinésithérapie avec massages, ondes de choc possibles.
- infiltration de cortisone en dernier recours (fragilisation du tendon, attention !)
- les anti-inflammatoires en comprimé et en gel (plus efficace que pour les autres pathologies du talon)
En résumé : une talalgie c’est pénible, quelle qu’en soit la cause !
On ne sait pas de quel type de talalgie souffre Zlatan Ibrahimovic mais on comprend mieux pourquoi il est arrêté depuis déjà 4 semaines…